Retour sur l’inauguration de la ligne pilote spintronique SPINfab
Communiqué de presse
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Le 25 juin 2025, le laboratoire SPINTEC du CEA-Grenoble a inauguré SPINfab, une ligne pilote dédiée à fabrication de matériaux spintronique. Ce nouvel équipement, unique en France, marque une étape stratégique dans le renforcement des capacités technologiques européennes, en reliant recherche de pointe et industrialisation dans un domaine clé de l’électronique du futur
L’inauguration de SPINfab s’est tenue à SPINTEC, laboratoire de référence en matière de recherche en spintronique, en présence de représentants institutionnels et scientifiques majeurs. Étaient notamment présents Yassine Lakhnech, président de l’Université Grenoble Alpes (UGA), Pascale Bayle-Guillemaud, directrice de l’IRIG (CEA), Thierry Dauxois, directeur de l’Institut de physique du CNRS, ainsi que Catherine Staron, vice-présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en charge de la recherche.
Tous ont souligné l’importance stratégique de cet équipement d’envergure, à la croisée de la recherche fondamentale et de l’innovation industrielle. L’engagement collectif du CNRS, du CEA, de l’UGA, ainsi que des partenaires publics comme l’Union européenne, l’État, la Région et la Métropole grenobloise a été salué comme un modèle de co-construction autour d’un objectif scientifique et technologique commun.
SPINfab : des équipements uniques pour une nouvelle génération d’électronique
Au cœur de SPINfab, cette ligne pilote vise à accélérer la montée en maturité des innovations spintroniques et comprend deux équipements phares :
> Un système de dépôt de couches minces inédit en France, capable de superposer plusieurs dizaines de matériaux complexes nécessaires aux dispositifs spintroniques.
> Un équipement de gravure plasma sur mesure, spécifiquement développé pour les matériaux magnétiques à l’origine des phénomènes spintroniques.
Ces installations permettent de produire, dans des conditions proches de l’industrialisation, les éléments de base d’une nouvelle électronique — plus rapide, moins énergivore, et ouvrant la voie à des applications allant du stockage de données ultra-dense à l’intelligence artificielle embarquée. Pour cela, SPINfab bénéficie de 11,5 M€ de financements issus de CPER et FEDER Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi de l’EQUIPEX Nanofutur ainsi que des programmes de recherche Électronique et SPIN1, témoignant du fort soutien du monde de la recherche – principalement CNRS, CEA et UGA – et des collectivités – Europe, État, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Grenoble Alpes Métropole – à ce projet.
SPINfab : un enjeu majeur pour les industriels
L’émergence de SPINfab intervient à un moment charnière pour la spintronique européenne. Depuis la découverte de la magnétorésistance géante par Albert Fert et Peter Grünberg — une percée couronnée par le prix Nobel de Physique en 2007 — l’Europe s’est imposée comme un leader scientifique. Pourtant, l’absence de plateformes de fabrication avancée freinait jusqu’ici le passage à l’échelle industrielle de ces innovations.
À rebours de cette tendance, SPINfab incarne un tournant. Elle se positionne comme un outil de souveraineté industrielle, en renforçant les capacités de prototypage et de pré-production sur le sol européen. Une nécessité, alors que les États-Unis et l’Asie ont massivement investi dans des chaînes de fabrication similaires, consolidant leur avance sur le plan commercial.
Une dynamique locale au service d’un rayonnement global
Implantée au cœur d’un écosystème scientifique et industriel d’exception, SPINfab bénéficie de synergies naturelles. Elle s’appuie sur les expertises de SPINTEC, du Laboratoire des Technologies pour la Microélectronique (LTM), de l’Institut Néel, ainsi que sur les liens étroits avec des industriels tels que Soitec ou des start-up issues du tissu local — Crocus Technology, Hprobe, Golana Computing ou encore Nellow.
Son intégration dans des réseaux nationaux et européens comme Renatech et Infrachip vient par ailleurs consolider son rôle de plateforme ouverte, capable d’initier des coopérations structurantes à plus grande échelle.
C’est également un moment opportun, car de nombreux développements applicatifs basés sur la spintronique sont en cours, portés par un intérêt industriel croissant, notamment dans les domaines du calcul haute performance (HPC), des circuits résistants aux radiations et de l’Internet des objets (IoT).
Le projet aura également un impact fort sur la formation, en donnant accès aux étudiants et ingénieurs à des équipements de pointe. Il continuera à contribuer à faire de la région un pôle de compétences reconnu dans les métiers de demain, en phase avec les objectifs de France 2030.
La journée a continué avec une présentation et des visites
L’inauguration s’est poursuivie avec une conférence du professeur Mathias Kläui, de l’Université Johannes Gutenberg de Mayence, sur les perspectives d’innovation dans la découverte de nouveaux matériaux pour la spintronique. La journée s’est conclue par des visites de la ligne et des laboratoires de SPINTEC, guidées par les chercheurs et chercheuses impliqués dans ce projet ambitieux.
Retrouvez cette journée en images.
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